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Matériau de construction millénaire et aujourd’hui peu considérée, la terre crue présente de nombreux avantages écologiques, économiques et sociaux pour le secteur du bâtiment.

Terre crue : de quoi parle-t-on ?

La Terre crue, ou Terre à bâtir, est une terre minérale propre à la construction, que l’on trouve généralement sous la terre végétale.

Elle est constituée d’un mélange d’argiles, de limons, de sables, de graviers et de cailloux, qui forment la structure granulaire.

La terre à bâtir résulte de l’altération superficielle de roches transformées par des processus naturels d’érosion. Sa typologie peut donc varier en fonction des régions.

Guide des bonnes pratiques de la construction en terre crue, CCTC, 2020

L’utilisation de la terre crue dans les chantiers de bâtiments, qu’ils soient d’hier ou d’aujourd’hui, contribue à réduire l’impact environnemental du secteur et permet des restaurations de qualité, à la fois performantes et respectueuses de l’architecture, ainsi que de la valorisation du patrimoine bâti.

La terre crue est une ressource qui nécessite très peu d’énergie de fabrication et de mise en œuvre, et affiche donc une faible empreinte environnementale. Le matériau est réutilisable comme matière première, quasiment à vie, tant qu’il n’est pas mélangé à du ciment ou d’autres adjuvants non recyclables.

Niveau caractéristiques, la terre crue est un régulateur hygrométrique naturel (qui régule l’humidité de l’air intérieur). Elle possède également une forte inertie et régule ainsi la température intérieure. On note aussi d’autres atouts non négligeables :

  • demande peu d’entretien, les réparations et reprises sont aisées et les finitions peuvent rester intactes pendant des centaines d’années
  • s’associe parfaitement à d’autres matières premières naturelles comme la pierre, le bois et d’autres fibres végétales, autant d’un point de vue constructif qu’esthétique
  • est un matériau sain, sans COV (Composés Organiques Volatiles)

La terre est disponible partout et en quantité. Elle appelle à la création de filières de production locales, au développement d’un savoir-faire et d’une main d’œuvre qualifiée. Construire en terre crue, c’est ainsi développer une économie circulaire.

Les techniques constructives en terre crue

Les savoir-faire de la construction en terre crue et les modes constructifs vernaculaires sont précieux. Ils permettent de faire face à la multiplicité des matériaux et des exigences constructives. Les techniques constructives en terre crue remplissent 3 fonctions principales :

  1. Les techniques porteuses ou de masse
  2. Les techniques dites mixtes ou de remplissage
  3. Les techniques décoratives, de parement et de finition

Techniques porteuses

Un mur porteur est un mur massif entièrement construit de terre crue, portant les planchers, charpentes, toiture etc.

Techniques mixtes

On parle de technique mixte quand l’apport en terre crue vient compléter une ossature primaire, généralement en bois : plancher, combles de charpente, pan, colombage …

Outre le remplissage de vides créés par l’ossature en bois, les techniques mixtes combinent des objectifs d’isolation avec les terres allégées, d’inertie, ou encore de confort, en employant une variété de matériaux (bois, fibres végétales, terre crue).

Finitions

Le Guide des bonnes pratiques de la construction en terre crue

Le Guide des bonnes pratiques de construction en terre crue est un document normatif qui constitue une référence pour l’ensemble des professionnels concernés par le bâtiment. Ces textes consensuels sont issus d’un processus collectif, piloté par la Confédération de la construction en terre crue, qui a réuni différents corps de métiers mettant en œuvre les techniques de terre crue utilisées en construction neuve et en restauration.

L’objectif majeur de ce Guide est de contribuer à créer des rapports de confiance entre les praticiens et les maîtres d’ouvrage, bureaux de contrôle, assureurs et autres professionnels qui ne possèdent pas les compétences nécessaires pour juger de la qualité des réalisations mais qui sont parties prenantes dans des ouvrages en terre crue.

Ce projet a été soutenu financièrement par la Direction de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Paysages (DHUP) de 2015 à 2018, et continu d’être mis régulièrement à jour.