Le projet BâtiRoseau vise à faire reconnaître et à valoriser l’utilisation du roseau comme matériau de construction biosourcé.
Lauréat d’un appel a projet lancé par l’ADEME en mars 2023, il s’inscrit dans la stratégie nationale « Ville Durable et Bâtiments innovants » qui vise à relancer la construction durable de logements dans les territoires, et ainsi favoriser l’émergence et la consolidation des filières bois et matériaux biosourcés (paille, chanvre, roseau…).
Le Parc naturel régional de Brière, l’Association nationale des couvreurs chaumiers (ANCC), l’École Supérieure du Bois de Nantes, l’Université de Caen Normandie et l’Université de Rouen Normandie se sont associé pour répondre à cet appel en proposant d’asseoir la filière du roseau à l’échelle nationale.
La demande du secteur de la construction sur ces matériaux est amenée à monter en puissance dans les années à venir, appuyée par un système réglementaire et politique incitatif (RE2020, label « bâtiment biosourcé », politique publique d’exemplarité des bâtiments publics, etc.) et par une appétence sociétale de plus en plus grande pour des matériaux durables, qui contribuent à la lutte contre le réchauffement climatique.
L’un des enjeux du projet « BâtiRoseau », proposé par le Parc naturel régional de Brière et ses partenaires, consiste à faire reconnaître le roseau comme un produit biosourcé dans la construction (au-delà du chaume utilisé en toiture comme en bardage des bâtiments, le roseau pourrait être également mélangé à de la terre et utilisé en briques pour l’isolation), et favoriser ainsi une économie circulaire et durable, respectueuse de l’environnement.
Contexte et objectifs
Aujourd’hui, la valorisation de la ressource en matériau de construction reste marginale. Cependant afin de maintenir la biodiversité et préserver les roselières, elles ont besoin d’être entretenues, avec une coupe raisonnée. Des solutions locales de valorisation permettraient de développer ou préserver la récolte des roselières françaises car nous avons besoin de roseau. Il est aujourd’hui importé de Hongrie et de Chine.
La filière a besoin de structuration, d’ingénierie, et d’animation. Elle a besoin de caractérisation technique et environnementale du roseau pour la couverture chaume, et ainsi prouver les performances de matériau. Cette caractérisation permettra par la suite de présenter les règles professionnelles, afin que les techniques de poses soient considérées comme techniques courantes pour permettre l’assurabilité des travaux et pour faciliter sa prescription.
La filière doit continuer ses études de recherche et de développement sur la couverture chaume afin de garantir la qualité et la durabilité des ouvrages. Ces études alimenteront la caractérisation du matériau.
La filière a besoin de connaître le volume valorisable et de mettre en œuvre des solutions constructives avec ce roseau afin de développer le savoir-faire, et de connaître leurs performances. Aujourd’hui un grand volume de déchets de roseau n’est pas valorisé. Ces déchets de roseaux résultent de l’entretien ou de remise en route des roselières, du tri du roseau lors de la coupe, du tri lors des chantiers de pose en couverture, et de la découverture des chaumières. Afin d’éviter la mise en déchèterie de ces déchets verts, des valorisations pour la construction existent et permettrait d’améliorer l’impact environnemental de la filière.
La filière a besoin de visibilité, que les acteurs soient informés et formés.
Détails du projet
Le projet se décline en 5 lots d’actions répartis sur 4 ans :
- Lot 1 – Essais de caractérisation couverture chaume et structuration de la filière
- Lot 2 – Recherche et développement couverture chaume
- Lot 3 – Extension du domaine d’application du roseau dans la construction
- Lot 4 – Communication, formation, information
- Lot 5 – Coordination globale
L’ARPE Normandie a été sollicitée par le Parc naturel régional de Brière pour contribuer au projet. Ses connaissances sur la filière de chaume normande et bretonne, son réseau d’acteurs et d’actrices, ainsi que ses connaissances sur les autres filières d’écoconstruction normandes et nationales ; la rende légitime pour intervenir sur les tâches 1 et 2 du « Lot 3 – Extension du domaine d’application du roseau », que sont :
- La détermination du volume de roseau à valoriser, inutilisable en couverture, issu de la coupe française ou du réemploi pour préserver la récolte des roselières françaises
- L’identification des valorisations possibles et mise en place des réseaux
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